Présentation

L’Atelier d’écriture de Solliès-Pont a commencé en septembre 2018 à l’initiative de Tristan Choisel, auteur de théâtre et de chansons. Pourquoi ? Pour s’initier à l’écriture de formes brèves (nouvelles, saynètes…), pour perfectionner son style ou pour simplement explorer son potentiel créatif. Nous sommes sept à partager nos textes dans la bienveillance, un peu d’humour et toujours avec beaucoup de plaisir. L’association « L’Atelier de Solliès-Pont » abrite cette initiative et vous pouvez nous rejoindre si, comme nous, vous avez l’âme d’un écrivain amateur.

Ce blog est la mémoire de notre travail. Il sert à mettre en lumière quelques-uns de nos textes. Enfin, il permet de communiquer entre nous plus facilement.

samedi 6 juillet 2019

Second rôle

Consigne : En 15 lignes, écrire le monologue d'un personnage qui, après la sortie de scène d'un second personnage, regrette devant nous, les spectateurs, de l'avoir laissé partir sans lui dire une certaine chose, ou plusieurs choses.



Chers spectateurs, vous avez saisi mon désarroi et j’ai saisi le vôtre. Venir voir jouer Hamlet de Shakespeare et entendre les répliques de César de Pagnol c’est assez déroutant et imprévisible. Mais je dois vous avouer avoir été impressionné par le jeu de scène de ce comédien. Avez-vous entendu sa puissante voix après que j'ai clamé : « Lorsque l'amour est grand, les plus petits soupçons deviennent craintes » et qu’il me réplique : « Le jour où on fera danser les couillons tu seras pas à l’orchestre" suivi de « Avec un amant on attrape plus facilement un enfant que le million. »
Désorientant mais splendide, non ? Quelle vraie gueule, vous ne trouvez pas ? lorsque je clame : « Être ou ne pas être telle est la question » et qu’il me répond : « Ha ! si tu fais de la philosophie aïe, aïe, aïe» suivi de « Tu me fends le cœur. »
Désopilant, inattendu ce don d'interpréter. Il nous a bluffé avec ses mimiques et sa maîtrise savante du geste. Cher spectateur, ce soir il n’a ni froissé Shakespeare ni froissé Pagnol, il les a émerveillés.
Raimu n’a-t-il pas dit :« Il n'y aurait pas de grands acteurs sans de grands seconds rôles ». Il m’a mis à nu et m’a permis de jouer avec mes tripes. Permettez-lui de réaliser de grandes choses même à l’ombre des grands. Applaudissez-le, il le mérite. Cette représentation était sa dernière.


mardi 2 juillet 2019

Tranche de vie : La cuisine à travers les pays

Consigne : Une saynète d'une durée de 30 secondes seulement (soit environ 15 lignes) pour 2 ou 3 personnages (des femmes de préférence). Genre réaliste exclusivement (ce qui n'interdit pas la fantaisie).





Dans une cuisine, 3 femmes, une Provençale, une Italienne, une Algérienne.


LA PROVENÇALE : Je propose de faire un aïoli, un plat bien de chez nous avec une grande variété de légumes gorgés de soleil. J’entends déjà les cigales, notre accent et les vagues de notre chère méditerranée. Vous vous occupez des entrées et des desserts.

L’ITALIENNE : Je vous propose un plat authentique, de l'Italie, des raviolis nappés d'une sauce au pesto. Une petite touche de parmesan avec des pignons de jeunesse apporteront la touche finale afin de sublimer ce plat de chaleur, de goût et de couleur. Vous vous occupez des entrées et des desserts.

L'ALGÉRIENNE : Avec un bon couscous, je vais vous faire voyager au pays des dromadaires, princesses et sultans. Les saveurs colorées des épices et leurs sensualités me mettent l'eau à la bouche. Vous vous occupez des entrées et du dessert.

LA PROVENÇALE : Il va bien falloir nous accorder, nous sommes ici pour le « vivre ensemble ». De toute façon nous n’avons pas de ravioli donc pas d’Italie, pas de couscous donc pas d’Algérie, pas de morue pas d’aïoli, pas de Provence.

L'ALGÉRIENNE, L’ITALIENNE, LA PROVENÇALE : On va faire une paella.