Présentation

L’Atelier d’écriture de Solliès-Pont a commencé en septembre 2018 à l’initiative de Tristan Choisel, auteur de théâtre et de chansons. Pourquoi ? Pour s’initier à l’écriture de formes brèves (nouvelles, saynètes…), pour perfectionner son style ou pour simplement explorer son potentiel créatif. Nous sommes sept à partager nos textes dans la bienveillance, un peu d’humour et toujours avec beaucoup de plaisir. L’association « L’Atelier de Solliès-Pont » abrite cette initiative et vous pouvez nous rejoindre si, comme nous, vous avez l’âme d’un écrivain amateur.

Ce blog est la mémoire de notre travail. Il sert à mettre en lumière quelques-uns de nos textes. Enfin, il permet de communiquer entre nous plus facilement.

samedi 26 septembre 2020

Bilan festif

On a baissé la musique pour ne pas déranger les voisins. L’ambiance est un peu retombée. Les premiers invités ont commencé à s’éclipser. Les derniers ne vont pas tarder à déclarer forfait.
Cotillons et serpentins, c’est la base. La base pour un ménage d’après fiesta merdique. Sans compter la bombe de serpentin fluo, le nec plus ultra pour coloriser et engluanter toutes les surfaces.
« Vaisselle brisée apporte félicité ». Qui a dit cette ineptie ? Ils se sont crus en Grèce ou en Russie ou quoi ?! Une assiette en faïence de Moustiers explosée ; deux verres en cristal du service à Mémé éclatés…
Bon, disons que c’est le prix à payer !
Parce que, tout de même, on s’est bien amusé !!!





Consigne : Écrire une fiction de 8 à 12 lignes dont l’action se déroule à la toute fin d’une fête.




vendredi 25 septembre 2020

Quatre heures du matin

Il est quatre heures du matin, les mariés s’éclipsent, elle suit le mouvement avec les derniers convives. Dehors, c’est le déluge. Elle retrousse sa robe longue et rejoint en courant sa voiture. Au moment où elle ouvre la portière, la clef tombe et va se nicher à l’intérieur d’un trou. Imbibée comme une soupe, le chignon affligé, dans la pénombre, elle enfouit sa main droite à l’intérieur du trou sans fin. Elle enlève des feuilles, des cailloux, de l’eau, des feuilles, des cailloux, de l’eau, de l’eau, de l’eau….
- Mais que faites-vous la main dans ce trou ? demande un invité de la soirée
- Je cherche mes clefs
- Quelle drôle d’idée de les cacher dans un trou.
- Vous les auriez cachées, où, vous ?
- Eh bien dans ma pochette ou dans ma poche.
- Très astucieux, mais c’est en les prenant dans mon sac, qu’elles ont atterri dans le trou.
- Bien ! Bien ! Bon courage, je vous souhaite une bonne fin de matinée.
- Goujat !

 

 

Fiction qui se passe à la fin d’une fête 8 à 12 lignes.

 

 

 

Le tableau

Stéphanie contemple avec satisfaction son œuvre. Elle fait quelques pas en arrière, contourne le canapé du salon et sourit. En effet, c’est très original. Le cadre penche légèrement sur la droite. Elle s’approche et avec précaution, le repositionne. Voilà, c'est mieux. Le tableau est entièrement peint en noir avec trois tâches blanches, une en haut à droite, une au milieu et une en bas à gauche. L’art contemporain dans toute sa splendeur. Elle est très fière du résultat. Il faut qu’elle demande à Daria de venir voir. Elle va ADORER ! Cette simplicité dans les couleurs qui va à l’essentiel, l’ensemble qui forme un tout dénudé de tout superflu avec ces tâches qui accrochent le regard, c’est tout simplement sublime ! Elle jubile de plaisir. Seule ombre au tableau : Julien. Que va-t-il en penser ? Avec son esprit cartésien de comptable toujours en fonction Excel, il ne comprend rien à l’Art. Eh bien tant pis, il ne gâchera pas ma joie, il en pensera ce qu’il veut !





Consigne : écrire une nouvelle qui se termine par : "Il en pensera ce qu'il veut".





 

mercredi 23 septembre 2020

Vallée perdue

 

Patrick (tenue de sport colorée) : Vu la météo, la marche prévue avec mon groupe paraît compromise.
Sauveur (tenue de sport noire) : Je vais t’indiquer une vallée perdue où tu pourras emmener ton équipe.
— Pluie et brouillard sur la route d’Ajaccio à Corte, neige au-dessus d’Eze, je doute que ta vallée nous offre un refuge.
— Patrick, est-ce que tu te rappelles quand je t’ai emmené aux Sanguinaires ?
— Oui Sauveur, mais quel rapport ?
— Qu’est-ce que je t’ai dit ce jour-là ?
— Tu m’as dit : « Viens, je vais te montrer les dauphins. » Et les dauphins étaient au rendez-vous !
— Je vais t’indiquer sur la carte. Tu prends la route de Corte. Tu passes le col de Vizzavona. Après Tattone tu tournes à gauche direction Canaglia.
Tu passes l’enclos des cochons noirs et tu traverses le hameau.
Et devant le Monte d’Oro tu verras l’arc-en-ciel.

 

 

 

dimanche 20 septembre 2020

Rien vu venir

Lentement elle s’aventure. Il fait doux, un brouillard dans les tons mauve rosé l’enveloppe. Le lieu est calme. Elle avance vers où, elle ne le sait pas. Ce curieux chemin empli d’odeur de son enfance, elle ne l’a jamais emprunté, seuls ses sens semblent le reconnaitre. Son escapade la conduit vers un petit pont de bois, elle l’emprunte, la rivière est paisible. Le soleil pointerait-il son nez ? Non, seule une clarté sublime s’installe. L'endroit fascinant où la lumière varie, lui évoque les « nymphéas » de Claude Monet. Tout en la rejoignant, ses Parents lui font signe de les rejoindre. Quelle émotion intense et soudaine de les revoir. Une étrange sensation de légèreté, de transformation de chrysalide en papillon. Est-elle sur un autre plan ? fait-elle un voyage astral ? Le ciel devient doré empli de pierres scintillantes. Elle se détache avec douceur de la planète terre. Son regard se tourne au-dessous d’elle, elle aperçoit sur un lit, allongée, une femme avec le même visage qu'elle, entourée de ses enfants. Merde ! elle est morte et elle n’a rien vu venir.


Consigne : Ecrire une fiction en 8 à 12 lignes ayant pour titre" Rien vu venir"

Rien vu venir

Bonne petite soldate, elle abat le taf avec opiniâtreté. Petite machine bien huilée, elle travaille à résoudre la quadrature du cercle. Les mécanismes tournent à plein régime, parfois dans le plein, parfois dans le vide.
Oh, il lui arrive bien quelquefois de déraper… poser des questions insensées sur le sens de son travail. Mais ça fait flip ! Ça fait flop ! Et elle repart bille en tête dans l’embrouillamini des pelotes à démêler. Le cerveau ébullitionne.
« Je suis un peu fatiguée », dit-elle.
« Burnout », a dit le docteur.
L’impensable est nommé.
La nuit qui a suivi, elle a beaucoup pleuré.





Consigne : En 8 à12 lignes, une fiction intitulée "Rien vu venir".