Nous roulons lentement, dans la poussière, évitant soigneusement les nids de poule. La route se gagne à la sueur. Mais enfin, nous y voilà arrivés dans notre paradis sauvage de sable blanc après des heures sur la piste ! Sitôt plongés dans son eau turquoise, vivifiante, brillante, voilà que le ciel s'enrage ! De dépit nous reprenons le volant vers l'enclave bétonnée, grillagée, des hôtels clubs, cet enfer moderne. Un vigile barre l'accès de ce rêve tropical et comme si notre voiture se refusait, voilà qu'un pneu crève à l'instant ! Nous la sentons vaciller. Nous regagnons précautionneusement la seule station. La roue bloquée par des agglomérats de poussière résiste. La station n'est pas équipée. Heureusement, nous sommes au pays de la Solidarité ! Chaque cubain qui passe joue sa virilité d'un coup de pied énergique sur cette gente récalcitrante. Puis au septième elle lâche prise, cède enfin, crevée et remplacée par sa sœur jumelle qui elle est aussi bien amochée ! On nous confie l'adresse d'un "Ponchero", qu'on finit par dénicher quelque part dans la campagne, à la nuit tombée ."Hasta la victoria siempre"! Mais la jauge d'essence est au plus bas ! Venceremos ! Nous la trouverons l'essence, au marché noir, et honteux d'avoir participé à la corruption au pays de la Révolution !
consigne: une panne