Présentation

L’Atelier d’écriture de Solliès-Pont a commencé en septembre 2018 à l’initiative de Tristan Choisel, auteur de théâtre et de chansons. Pourquoi ? Pour s’initier à l’écriture de formes brèves (nouvelles, saynètes…), pour perfectionner son style ou pour simplement explorer son potentiel créatif. Nous sommes sept à partager nos textes dans la bienveillance, un peu d’humour et toujours avec beaucoup de plaisir. L’association « L’Atelier de Solliès-Pont » abrite cette initiative et vous pouvez nous rejoindre si, comme nous, vous avez l’âme d’un écrivain amateur.

Ce blog est la mémoire de notre travail. Il sert à mettre en lumière quelques-uns de nos textes. Enfin, il permet de communiquer entre nous plus facilement.

samedi 3 juillet 2021

Chemins de papier

Il y a la vie dehors, frémissante, flamboyante, fulgurante.
Pour elle pourtant, cela ne remplit pas son existence : une quête de l'impossible la retient dans le silence et la solitude. Éblouie par la clarté du monde, elle aimerait la capturer, d'autres fois submergée par sa cruauté, elle se construit un abri d'encre et de papier. Elle se console du désarroi du quotidien en se fabriquant un rêve, un idéal.
Quelle étrange et dérisoire manie que de chercher le mot le plus juste, le plus drôle ou le plus pur.
Quel acharnement obstiné que d'agencer les noms, les verbes et les adjectifs.Se délecter de l'un, s'en pourlécher, le humer ou finalement l'abandonner.
Quel obscur désir que de pénétrer les mots, leur couleur, leur odeur, leur musique douce ou violente.
Quelle vive sensualité que de laisser crisser la plume sur le papier.
Quel étrange rituel que de s'installer près de la fenêtre, sur un bureau un peu patiné ou trône maintenant un ordinateur, depuis qu'elle s'est entichée de cet atelier d'écriture du vendredi. Son doigt caresse les touches et des sensations jusque là inconnues affleurent. Très souvent, ça dérape aussi, un mauvais karma, certains jours, quand du bout du doigt tout est effacé par un effleurement malhabile. Alors le découragement la saisit, cet outil la dégoûte, la déçoit ! Mais elle retourne bien vite à son opium. C'est plutôt au soir que les idées s'improvisent. Mot après mot, une phrase se construit qui finit toujours par l'étonner.
Vendredi, elle se mettra à nu en lisant son texte, et elle saura d'instinct si ça vaut quelque chose ou rien, comme un animal renifle le monde, à un silence embarrassé qui suit sa lecture ou à de petites retouches suggérées...
Elle échangera, un rêve de larme contre un rêve de rire, un rêve de révolte contre un rêve de voyage.
Tristan recueillera les mots, les animera et veillera sur eux avant que nos personnages de papier ne s'envolent.




Consigne : inspiration citation Pierre Soulages : C'est ce que je fais qui m'apprend ce que je cherche.
 
 

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