"Vous vouliez me dire quelque chose."
Je suis là devant vous,
vulnérable, vous vouliez me le dire mais vous n’osez pas, c’est ça. Je
suis là devant vous fragile et attentive. Attentive aux modulations de
votre voix, un peu détimbrée, au moindre battement de vos cils qui
clignotent, un peu trop. Votre regard s’est éteint, ce regard, je ne
peux pas le capter, votre pied légèrement nerveux s’impatiente.
Je reprends mon souffle et plonge en apnée.
Dans
ma tête je déroule à toute vitesse chacun de mes gestes : l’arabesque
manquait un peu de générosité, le bras un peu mou sur la fin peut être
? J’ai enchaîné sur la pirouette pas assez aérienne… Bien que j'aie mis ensuite
toute mon âme dans le grand jeté final, j’ai
senti, à pas grand chose que ce n’était pas suffisant. Le trac sans
doute, tous vos regards posés sur mes figures éphémères, alors que moi, je ne vous voyais pas, concentrée toute entière dans ces instants suspendus entre ciel et terre, que je savais déterminants.
Vous vouliez me dire que non, je ne serai pas choisie pour la première partie du ballet.
Christiane.
Consigne : fiction de 15 l dont la première phrase est : "Vous vouliez me dire quelque chose."
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