La nuit commence à tomber. Les petites lampes solaires du jardin
s’allument une à une et le petit monde magique se réveille peu à peu.
Brouette, un petit nain de jardin originaire de Crimée cligne des yeux
et s’étire.
« Ouille, ouille, ouille ! Ça fait mal ! Mon Dieu ! J’ai perdu mon pouce ! »
Il examine sa main droite avec attention.
«
Je me souviens. C’est encore ce chien maudit qui me veut tant de mal.
Hier, il était déchaîné et bien sûr, il profite de la journée pour me
harceler. Il aboie comme un fou, se jette sur moi, me secoue dans tous
les sens et me lance en l’air comme un bâton. Hier, mon pouce a atterri
sur une pierre et crac, il a cassé. J’en ai vraiment marre d’être son
jouet préféré ! Je le déteste ! Mais où est mon pouce ? Ah, je le vois
là-bas dans l’herbe. »
Brouette s’approche et constate les dégâts.
« IRREPARABLE ! Cette fois-ci, c’en est trop ! »
PSG,
un ballon de foot en très mauvais état, le regarde d’un air
compatissant. Son ami ressemble à quelqu’un qui s’est battu avec un
gobelin en colère.
- « Salut, Brouette, mais qu’est-ce qu’il t’est encore arrivé ? ».
Brouette
est couvert d’éraflure, sa peinture est fortement écaillée par endroit,
il a des marques de dents un peu partout sur le corps.
- «
Oh, c’est encore « Nuts » qui m’a attaqué. Là ça suffit, il faut faire
quelque chose ! On va pas continuer à le supporter plus longtemps sans
rien faire. »
PSG s’approche. Il a perdu sa belle rondeur d’autrefois et roule péniblement.
-
« Tu as raison Brouette, il ne faut plus se laisser faire.
Regarde-moi, dans quel état il m’a mis, je n’arrive presque plus à
respirer tellement qu’il m’a dégonflé ! Mais comment faire ? »
Brouette soupire :
- « Tous les deux, on peut rien faire. Il faut demander de l’aide. »
Il soulève son petit bonnet rouge et se gratte la tête.
- « Je sais, je vais en parler à Christine. »
PSG est perplexe :
- « Christine ? mais elle ne parle pas notre langue, comment vas-tu lui expliquer ?
-
Je sais déjà qu’elle est de notre côté. Je l’ai entendu
discuter avec mamie Claudine l’autre jour et elle lui conseillait de se
débarrasser de Nuts.
- Mamie Claudine, se débarrasser de Nuts, mais c’est impossible, elle l’adore !
-
Ecoute, PSG, arrête d’être négatif, d’abord réfléchissons
ensemble à un moyen de faire comprendre à Christine notre problème. »
Ils
restent silencieux un moment. PSG, en pleine concentration, roule sur
l’allée bordée de lauriers roses en fleurs qui mène à la piscine. Il
monte, descend, remonte, redescend.
- « Arrête ! s’écrie Brouette, tu me donnes le tournis !
- Mais ça m’aide pour réfléchir. »
Brouette
s’éloigne, s’étend dans l’herbe fraîchement coupée qui sent si bon et
ferme les yeux. Tous les deux sont perdus dans leur réflexion quand
soudain Brouette se redresse et s’écrie :
- « Ça y est, j’ai une idée ! on va s’installer dans ses rêves.
- Les rêves de qui ?
-
Mais de Christine bien sûr. Tu te souviens le lutin bleu qu’on
avait accueilli il y a quelque temps ? Il nous avait expliqué comment
communiquer avec les humains.
- Tu veux parler de Kascou ?
-
Oui, c’est ça. Il disait qu’il suffisait de se concentrer sur
la personne pour faire passer un message. En général, la personne en
question en rêvait le soir même.
- Oui, je me souviens mais je reste dubitatif.
-
Ça ne coûte rien d’essayer. Il disait que si plusieurs
personnes se concentraient en même temps, c’était plus efficace. On
essaye ? Tu es prêt ?
- Quand tu veux.
- Approche-toi, viens près de moi. »
PSG
roule doucement vers Brouette qui le prend dans ses petits bras et tous
les deux s’installent confortablement dans l’herbe. Ils restent ainsi
en grande concentration une bonne partie de la nuit.
Le lendemain matin, Christine raconte à sa grand-mère qu’elle a fait un rêve bien étrange…
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