Catherine
Blog des membres de l'atelier d'écriture de l'Association L'Atelier
Présentation
L’Atelier d’écriture de Solliès-Pont a commencé en septembre 2018 à l’initiative de Tristan Choisel, auteur de théâtre et de chansons. Pourquoi ? Pour s’initier à l’écriture de formes brèves (nouvelles, saynètes…), pour perfectionner son style ou pour simplement explorer son potentiel créatif. Nous sommes sept à partager nos textes dans la bienveillance, un peu d’humour et toujours avec beaucoup de plaisir. L’association « L’Atelier de Solliès-Pont » abrite cette initiative et vous pouvez nous rejoindre si, comme nous, vous avez l’âme d’un écrivain amateur.
Ce blog est la mémoire de notre travail. Il sert à mettre en lumière quelques-uns de nos textes. Enfin, il permet de communiquer entre nous plus facilement.
mardi 28 septembre 2021
Solitude
Catherine
lundi 27 septembre 2021
Le diable à cheval
La milice freine brutalement devant le troupeau, leurs pneus soulèvent la poussière. Les para-militaires sautent du pick-up en criant. L'un deux désigne un mouton mâle, un autre l'empoigne dans les hurlements de la bête affolée et les cris du berger. Des coups de matraque s'abattent dans l'air brûlant, atteigne Moussa, qui défend son troupeau et son honneur. Très vite des coups de feu fusent, le vieil homme s'effondre. Un milicien enflamme la hutte de Moussa. Les moutons s'enfuient. Après c'est la désolation.
Ces hommes ont encore réussi a semer la terreur et ce soir ils vont en rire dans l'odeur âcre du mouton grillé qu'ils vont se partager. Demain, le gouvernement choisira leur chef pour une nouvelle mission.
Consigne : situation dans laquelle la narration est poussée plus loin dans la rapidité, violence, dramatisée en ce qui concerne mon texte.
Christiane
Un long voyage
"Nord Soudan, quatre du matin, je pars. Disparaître au plus vite, c'est ça que je pense à ce moment là. Rien ne pourra m'arrêter. Je sais que je quitte pour toujours ma mère, veuve maintenant, Nadia, Félicia, Anila et mes deux autres soeurs. Ma vie est en danger. Je pars sans rien emporter. Ce que je viens de voir est une profonde peine, tu vois, qui ne s'effacera jamais, non, jamais. Je cours vers une station de bus, j'arrive à la maison, j'explique à mon oncle qu'ils ont assassiné mon père, là devant mes yeux pour un mouton qu'il leur a refusé et pour leur avoir résister. "Il faut t'enfuir ! Demain ! Sinon, il viendront te chercher". Je lui obéi et pour sauver ma vie, je pars. Je sais que je vais réussir, je suis habitué au désert, à la poussière, à la chaleur, j'aidais mon père a s'occuper du troupeau.
Je marche huit jours dans le désert, seul, tout seul, c'est ça le plus dur, tu vois. Seul comme un chien ! Jusqu'à Beham : La Lybie , je ne sais pas ce qui m'attends."
Puis tout de suite, la pudeur l'arrête.
"Mais, je suis courageux, tu vois, je suis venu à pieds du Sahel !" me dit Bachir un sourire ironique et en même temps timide. Son regard reste détaché, réservé, nostalgique. Puis très vite le sourire éclaire son visage : "et toi ça va ? Ta famille, ça va ?"
Aujourd'hui comme tous les autres jours, il a mis un maillot de foot, comme si un maillot pouvait forcer le destin. Il a noué un foulard rouge sur ses cheveux aussi noirs que sa peau. A vingt-quatre ans ce fils unique d'un berger du Sahel a l'air d'un seigneur blessé .
Consigne : Présentation d'un personnage, portrait physique, psychologique, social, de façon vivante.
Christiane
Une retraite
Jeanne, jeune retraitée, emménagea dans la maison au bord de la rivière en début d'hiver.
Elle vivait seule depuis quelques années et cette maison isolée l'avait attirée immédiatement. Son plus proche voisin était à un kilomètre de là. Elle avait choisi ce lieu solitaire et bucolique comme dans les contes de son enfance.
Une fois installée, elle commença à façonner un personnage d'argile qui lui tiendrait lieu de compagnon pendant ce premier hiver. Puis elle continuerait, lui inventerait une petite sœur et pourquoi pas tout une communauté.
Jeanne avait rêvé cette retraite depuis longtemps déjà.
Pourtant un doute la saisit un soir, lorsque la brume montée de la rivière enveloppa la campagne : serait-elle capable de traverser tout un hiver ici ?
Et Jeanne ne pouvait pas imaginer qu'il se passait dans ce lieu isolé toutes sortes de bizarreries.
Et ce qu'il allait se passer, Jeanne ne pouvait certainement pas l'imaginer.
Consigne : incipit : Jeanne, jeune retraitée, emménagea dans la maison au bord de la rivière en début d'hiver.
Christiane
samedi 25 septembre 2021
Risqué
Consigne : Une fiction de 15 lignes qui se termine brutalement, de façon inattendue et brusque dans l’écriture.
Aliette
lundi 20 septembre 2021
Pas avec lui !
Il s’entête. Il se renferme. Il n’exprime pas les raisons de son obstination.
Petit Paul se sent seul, abandonné. Il ne sait comment échapper à son père.
Pour autant, le juge décide qu’il vivra avec lui.
Petit Paul ne veut pas se séparer de sa maman. Bien sûr, elle a changé. Elle n’est plus comme avant…
C’est bizarre, lorsque nous nous promenons au parc, elle ressemble à un robot dont les piles sont épuisées.
Sa petite mère ! Si souriante et taquine !
Les souvenirs heureux se voilent peu à peu, au point de vouloir s’effacer.
Ce dont il se souvient parfaitement, ce sont les disputes des parents.
Cris, coups, voisins, police et ambulance hurlante.
Un moment le hante, celui où Maman disparaît entre deux hommes en blouse blanche…
Consigne : en 15 lignes « Un personnage qui tente d’échapper à quelque chose ».
Catherine