- Viens dans mon creux Petit Paul, petite sœur y est déjà.
Ondine a pour habitude de dormir en chien de fusil. Elle adore y caler son fils pour un câlin du matin. Petit Paul s’y réfugie aussi quand les terreurs nocturnes le réveillent. Mais ce matin là, Petit Paul n’a pas voulu de ce rituel. Il n’a qu’une envie, celle de réciter et mimer une fable ! Il veut déclamer devant sa maman, alors, prête ou pas, il y va :
« Maître Corbeau sur un arbre perché tenait en son bec un fromage... »
Ondine ne parvient pas à se concentrer. Elle sourit. Elle sait que son sourire rassure Petit Paul. Après, elle ne sait plus. D’autres mots s’entremêlent et se bousculent dans sa tête ; avortement, cauchemar, fécondité, fœtus, Fantine, fuite, fable… et puis elle entend son fils réciter. Elle comprend :
« Mettre corps beau, peau à peau, ne pas le lâcher mais l’attacher. » Elle dit bravo et merci pour cette belle récitation qui lui redonne de l’énergie !
- Vite, nous allons être en retard, j’en n’ai pas pour longtemps, déjeune, j’arrive !
Ondine se saisit de sa poupée fœtus, lovée dans le creux de son ventre et s’enferme dans la salle de bain. Elle l’enroule autour de sa taille avec une large écharpe. « Ce bébé n’a pas fini sa croissance, pense t-elle, plus que cinq mois sa bouche sur mon nombril et j’aurai un vrai bébé ».
Catherine
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