Présentation

L’Atelier d’écriture de Solliès-Pont a commencé en septembre 2018 à l’initiative de Tristan Choisel, auteur de théâtre et de chansons. Pourquoi ? Pour s’initier à l’écriture de formes brèves (nouvelles, saynètes…), pour perfectionner son style ou pour simplement explorer son potentiel créatif. Nous sommes sept à partager nos textes dans la bienveillance, un peu d’humour et toujours avec beaucoup de plaisir. L’association « L’Atelier de Solliès-Pont » abrite cette initiative et vous pouvez nous rejoindre si, comme nous, vous avez l’âme d’un écrivain amateur.

Ce blog est la mémoire de notre travail. Il sert à mettre en lumière quelques-uns de nos textes. Enfin, il permet de communiquer entre nous plus facilement.

jeudi 23 décembre 2021

Parenthèse

Elle est assise sur le siège. Elle vérifie la barre de sécurité. Autour d’elle il n’y a que des jeunes, excités comme des puces. Elle se dit « c’est moi vingt ans en arrière ».

Le wagonnet se met en marche. Il commence poussivement son ascension. On prend de la hauteur. Déjà les premières sensations. A peine le temps de réaliser qu’elle est au sommet, voilà qu’il amorce la descente. C’est à son tour d’avoir vingt ans. Le cœur lui remonte dans la gorge. Elle se met à crier, comme les jeunes à côté d’elle. Elle lève les bras, la tête en arrière. Elle rit de peur, d’excitation. Elle suffoque. On remonte encore plus haut, puis le wagon prend le virage à toute allure. On se cramponne à la rambarde. On voit le sol tout en bas. La vitesse les fait tenir en équilibre sur le ciel. Elle vole. La vie, légère comme un oiseau. La vie, comme un bonbon acidulé. Sa tête se vide,elle n’a plus de pensées. Plus rien n’existe, sauf le vent qui lui entre dans la bouche et ébouriffe ses cheveux. On redescend plus raide, plus vite, plus fort. Et ça tourne, encore et encore. Les tours s’enchaînent. Elle danse dans le vertige. Elle s’agrippe aux nuages. Elle voudrait que ça dure toujours. Mais déjà le wagon s’arrête. On est arrivé.

Il lui faut un moment pour reprendre conscience de la réalité, pour se mettre à bouger. Elle s’extirpe à contre-cœur, à contre-temps. Elle pose le pied sur la terre ferme. Un manteau gris et lourd s’abat sur ses épaules. Tout lui revient intact, rien n’a changé. La récréation est finie.





Dominique

(Consigne : perte de conscience)

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