Le fond de l’air est frais mais j’y vais quand même. C'est mon éthique, si je déroge un jour, je dérogerai toujours. Je frisonne en abandonnant mes couches de vêtements dans cette cabine exiguë, faisant bien attention que ni ma culotte ni mes chaussettes ne tombent sur le sol humide. Je brave les courants d’air des couloirs et j’y vais. Je plonge, enchaîne mes longueurs. Au moment où je sors la tête de l’eau pour reprendre mon souffle, je les vois : une bande de copines encapuchonnée, enchaperonnées, bonnet, pantalon, jupette, bien couvertes de la tête au pied dans leur burkini. Il y en a pour tous les goûts : bleu tropical, vif fuchsia, noir à motifs floral… Sûrement commandés sur Amazon. Tout le monde, car il y en a du monde, les regarde. Objectif atteint ! Une bande de copines ? Non un commando en mission : opération Burkini. Des héroïnes du droit à la différence, des militantes pour la liberté de discrimination, pour la réinvention des tabous, pour la liberté de la femme, quoi. Solidaires de leurs petites sœurs afghanes ? Une piscine municipale est-elle un champ de bataille ?
Tout compte fait, j’aurai pu garder ma petite croix en or, entre mes seins, ça aurait été sexy ; non, la prochaine fois finalement je viendrai nue par désobéissance civique ; ça ça serait vraiment plus cool.
Christiane.
Consigne : une fiction qui se passe dans une piscine municipale
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