Présentation

L’Atelier d’écriture de Solliès-Pont a commencé en septembre 2018 à l’initiative de Tristan Choisel, auteur de théâtre et de chansons. Pourquoi ? Pour s’initier à l’écriture de formes brèves (nouvelles, saynètes…), pour perfectionner son style ou pour simplement explorer son potentiel créatif. Nous sommes sept à partager nos textes dans la bienveillance, un peu d’humour et toujours avec beaucoup de plaisir. L’association « L’Atelier de Solliès-Pont » abrite cette initiative et vous pouvez nous rejoindre si, comme nous, vous avez l’âme d’un écrivain amateur.

Ce blog est la mémoire de notre travail. Il sert à mettre en lumière quelques-uns de nos textes. Enfin, il permet de communiquer entre nous plus facilement.

mardi 26 mars 2024

Ce qui me reste

11h30. En avance à mon rendez vous, je m’assoie sur un banc de pierre. Je contemple la mer depuis le Carré du port de Toulon. Plantée en son milieu, la statue Cuverville pointe l’horizon de son index tendu. Le geste du colosse dénudé nous indique fermement une direction, celle du sud. Que veut-il nous dire ? Je l’entends.

- Je dénonce le cimetière méditerranéen. Qu’avez-vous fait à ces hommes, femmes, enfants, meurtriers du 21° siècle !

Parfois il nous invite au voyage et d’autres fois à fuir.

L’homme de bronze nous laisse à nos interrogations, libres de nos pensées et de notre imagination. Je me tourne alors vers le ciel. Mais les cieux sont impénétrables et impermanents. Des nuages gris et blancs se teintent subitement en bleu. Un bleu intense réchauffé par les rayons de soleil. Les reflets de la mer en sages miroirs obéissent au ciel.

Je vis dans un pays en paix. Pour combien de temps ? Nul ne peut prédire l’avenir… Des images de villes détruites par la guerre m’assaillent. J’imagine ma ville par terre et reviens à la réalité. Non, les immeubles sont toujours debout. Quelle horreur la guerre !

Ici et maintenant, des badauds passent. Seuls ou accompagnés. Chacun dans ses pensées, dans son histoire, dans sa vie. Je les attrape au vol.

Un homme tonique, la trentaine, pull marin, cheveux bruns mi longs, marche à grandes enjambées. Il paraît déterminé. Il avance. Une vie qui se déplace, si fragile et problématique.

Une mère parle à son téléphone placé devant sa bouche. Elle traîne un enfant par la main. Lui voudrait lui parler mais il n’est pas écouté.

Un vieil homme plié en deux se déplace. Un pas puis un autre. Ses jambes alourdies suivent péniblement. Lui aussi a été un enfant, un jeune homme, un actif, peut-être même un sportif. Mais c’était il y a longtemps…

12h30 Le temps passe... combien au compteur pour chacun d’eux et pour moi ?

L’homme de bronze montre ses fesses et n’en sait rien.





Consigne pour l’atelier du 15/03/24 en titre : « Ce qui me reste »

Catherine

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