Ce matin c’est le printemps, le printemps des poètes, le printemps du
cinéma, le printemps arabe, le printemps de Vivaldi, de Botticelli. Le
printemps par ci, le printemps par là…Le printemps c’est le jour du
bonheur, du bonheur à tout prix. « Enfonce toi bien ça dans le crâne
mais c’est rasoir à la fin cette rengaine ». C’est ce qu’il se dit en se
dirigeant vers sa salle de bain. Au dessus du lavabo, il s’enduit de
mousse à raser, après le premier passage de la lame, sa barbe continue
de pousser, il y revient plusieurs fois. Rien a faire, ça pousse et un
peu plus à chaque coup de rasoir. Des pépins noirs viennent parsemer
ses joues. Sa bouche se fend comme une tranche de pastèque vermeille. Ses oreilles se mettent a bourdonner. Son cœur palpite comme
un oiseau. Il a les nerfs à vif. Il visualise des racines qui se
répandent de son cerveau jusqu’à son cœur. Un coquelicot y pousse. Il
sent une vague de chaleur à l’estomac. Ça irradie, ça chauffe. Une lave
ardente envahit son ventre. Une fumerolle s’échappe de son nombril. Il
veut sortir de cette fichue salle de bain. A bout d’énergie, il
enveloppe le coquelicot de son cœur dans un mouchoir de larmes. Tout à
coup, il se sent épié. Un souffle puissant lui frôle l’épaule. Une
hirondelle s’y pose. La porte bon sang ! la porte ! il veut s’enfuir. Il
saisit la poignée, elle est brûlante. Il retourne la manche de son pull, attrape à nouveau la poignée et réussit enfin, à
l’ouvrir cette satanée porte. Un nid d’hirondelles tombe à ses pieds. Un
œuf se brise. Il se retrouve dans une forêt de cèdres.
Christiane.
Consigne : titre : La preuve. genre fantastique, histoire qui se termine dans une forêt.
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