La cabine le transporte en 1970 et évite de justesse une Volkswagen Beetle entièrement recouverte de couleurs psychédéliques. L’endroit est idyllique. Une belle route de campagne au milieu de champs de vigne. Deux hommes et leurs compagnes sortent de la voiture en chantant à tue-tête. Ils ont l’air un peu éméchés. Les hommes portent pantalons longs à pattes d’éléphant et chemise à fleurs. Ils ont des cheveux très longs et sont barbus. Notre professeur Lingus ne peut pas détacher ses yeux des robes extrêmement courtes de ces dames qui laissent voir leurs belles jambes bronzées. Tous ces gens s’embrassent et se pelotent ardemment en ignorant la présence de notre professeur extrêmement choqué. Il reste là à les regarder, bouche bée, sans sortir de sa cabine. Puis, très gêné devant tant de débauche, il décide de ne pas rester une minute de plus. Il appuie sur le bouton « futur » et disparaît à nouveau.
Un peu étourdi, il vérifie le compteur qui, cette fois, affiche 2100 et regarde par les vitres de sa cabine. L’endroit est extrêmement peuplé et pourtant personne ne s’étonne de son apparition. Tous vêtus d’un uniforme gris, les gens marchent dans diverses directions à pas lents. Leurs gestes sont mécaniques, leur regards fixes. Ils sont étrangement silencieux et ne communiquent pas entre eux. Pas de soleil, des nuages bas. Professeur Lingus sort de sa machine, s’étouffe, tousse et pleure dans cet air irrespirable. Il fait quelques pas sans pouvoir vraiment respirer et n’y tenant plus, il retourne dans son abri. De là, il contemple encore ce futur désolant. Ni arbres, ni fleurs, ni brin d’herbe. Du métal, des pierres, des vitres à perte de vue. Tout est triste, morne, mécanique. Un profond sentiment de malaise l’envahit et se transforme en peur. Il n’a pas vraiment envie d’en connaître plus. Il presse le bouton « passé » et repart. Le futur ne l’intéresse plus.
Aliette
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