Présentation

L’Atelier d’écriture de Solliès-Pont a commencé en septembre 2018 à l’initiative de Tristan Choisel, auteur de théâtre et de chansons. Pourquoi ? Pour s’initier à l’écriture de formes brèves (nouvelles, saynètes…), pour perfectionner son style ou pour simplement explorer son potentiel créatif. Nous sommes sept à partager nos textes dans la bienveillance, un peu d’humour et toujours avec beaucoup de plaisir. L’association « L’Atelier de Solliès-Pont » abrite cette initiative et vous pouvez nous rejoindre si, comme nous, vous avez l’âme d’un écrivain amateur.

Ce blog est la mémoire de notre travail. Il sert à mettre en lumière quelques-uns de nos textes. Enfin, il permet de communiquer entre nous plus facilement.

jeudi 2 juin 2022

Urgences

Urgent ! C’est urgent, je dois le revoir aujourd’hui même. Pourtant je n’aime pas agir sans réfléchir et ne pas prévoir un plan d’attaque. Mais tant pis, je ne peux résister plus longtemps.

Ondine se prépare, envahie par la frénésie de déclarer sa flamme. Elle prend soin de rajouter une nouvelle bandelette autour de Fantine, sa poupée chiffon rivée sur son nombril. Cette fois, cela se voit, je suis une femme enceinte, bien ceinturée, se dit-elle.

Ondine compte les pas qui la séparent des jardins partagés. Cela occupe son esprit et lui évite de s’effondrer, écrasée par la fébrilité. Elle aperçoit Hubert. Un jardinier en plein travail, toujours aussi puissant, éclatant de beauté. Il rayonne !

- Bonjour Hubert ! dit-elle

- Bonjour ! Marcel n’est pas avec vous ?

- Ah non ! Aujourd’hui, je ne travaille pas, j’en ai profité pour venir vous voir

-Tiens !

- Hubert, je dois vous faire un aveu. Je n’irai pas par quatre chemins, la ligne droite est plus courte. Je sais que vous aussi vous avez été traversé par la foudre. Elle nous est tombée dessus subitement lorsque je suis venue vous voir avec Marcel et son fauteuil roulant.

- Désolé, je ne comprends pas du tout ce que vous me dites. Je me souviens. Vous êtes l’auxiliaire de vie de Marcel, mais c’est tout. De quelle foudre parlez-vous ?

- Ne refoulez pas vos pensées et vos désirs. Je l’ai déjà perçu la dernière fois. Acceptez comme moi ce destin qui nous unit. Je dois vous confier un secret. Je suis enceinte et ma Fantine a besoin de vous.

- Vous devez me confondre avec quelqu’un d’autre. Je ne vous connais pas et je n’ai pas été frappé par quelque foudre qui soit. Reprenez-vous.

- Hubert, je n’ai nul besoin de vous connaître. Les sentiments qui nous unissent se dispensent de ce superflu. Fantine se nourrit à mon nombril. Je la porte seule, mon mari n’en veut pas. Chaque matin je rajoute une bandelette pour qu’elle grossisse mais j’ai peur de ne pas réussir toute seule. Votre amour lui apporterait les nutriments indispensables à son développement. Je sais que vous y parviendrez.

- Vous m’avez dit que la ligne droite était la plus courte. A mon tour de vous dire que vous êtes en plein délire. Vous devez vous faire soigner! Je vous conseille d’aller aux urgences sur le champ. Maintenant c’est mon champ qui me réclame !







Consigne : en 15l un personnage qui manque totalement d’empathie

Catherine

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