Depuis qu’il avait rencontré Anaïs, à cette soirée, une brèche s’était ouverte en lui. Il avait succombé au charme de cette fille un peu froide mais tellement brillante.
Il travaillait au vingt-cinquième étage, suspendu aux textos qu’ils échangeaient tout au long de la journée, un œil rivé sur l’ordinateur, l’autre sur le téléphone. Ils s’étaient inventé un jeu de troubadours modernes, un jeu de joutes amoureuses.
- Tu es l’encre…
- Moi la plume…
- Tu es mon ange…
- Moi ton nuage…
- Tu es mon soleil...
- Toi mon éclipse...
Ces messages étaient devenus leur cocaïne, entretenaient une excitation réciproque et permanente. Ces mots pianotés du bout du doigt projetaient leurs fantasmes au point le plus incandescent. Ils se connaissaient à peine en somme, mais leurs textos leur permettaient de rêver tout le temps. C'était du temps gagné sur la pression de leurs fonctions, gagné sur la mort.
Anaïs répondait tout le temps et très rapidement.
Mais aujourd’hui quelque chose d’inhabituel se passait :
- Tu es mon étincelle...
L’écran restait vide.
Il se fit plus explicite :
J’attends ce soir avec impatience, je pense à ton corps…
Blanc.
Tu es le soleil de mes nuits
Blanc.
Je frissonne a imaginer ton murmure à mon oreille.Blanc.
Je frémis en pensant à tes mains sur mon corps, ma bouche à ta bouche...
Blanc.
Je ne désire que toi.
Blanc.
Répond moi.
Répond moi.
Répond moi.
S'il te plait
Je t'en supplie...
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