Les enfants sont impatients de retrouver leurs cousins pour partager des jeux, des fou-rires. C’est une parenthèse appréciée dans la vie de tous les jours.
Comme chaque année nous sommes les premiers. C’est toujours ma mère qui ouvre, et ce sont toujours les mêmes mots : « ah ! c’est vous ! vous êtes déjà là, on ne vous attendait pas si tôt. » Pas de sourire, pas d’embrassades. On a beau être habitués, c’est toujours un choc. Heureusement mon père est plus chaleureux, je me plais alors à penser qu’on est les bienvenus !
Comme chaque année en revanche, quand mon jeune frère arrive avec femme et enfants, ma mère se précipite pour ouvrir. Car c’est lui qu’elle attendait. Elle rayonne ! Elle lui reproche presque de ne pas être arrivé plus tôt ! Elle l’embrasse, le serre dans ses bras, a un petit mot gentil pour chacun de ses petits-enfants.
Alors, comme chaque année, je me dis que c’est bien la dernière fois que je viens, que je vis cette frustration, ce sentiment d’être la mal-aimée, et, je dois l’avouer, la jalousie. Mais comme chaque année, pour faire plaisir à mes enfants, je reviens.
J’imagine parfois que, peut-être déjà à ma naissance, ma mère a murmuré « je ne t’attendais pas, toi."
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