Présentation

L’Atelier d’écriture de Solliès-Pont a commencé en septembre 2018 à l’initiative de Tristan Choisel, auteur de théâtre et de chansons. Pourquoi ? Pour s’initier à l’écriture de formes brèves (nouvelles, saynètes…), pour perfectionner son style ou pour simplement explorer son potentiel créatif. Nous sommes sept à partager nos textes dans la bienveillance, un peu d’humour et toujours avec beaucoup de plaisir. L’association « L’Atelier de Solliès-Pont » abrite cette initiative et vous pouvez nous rejoindre si, comme nous, vous avez l’âme d’un écrivain amateur.

Ce blog est la mémoire de notre travail. Il sert à mettre en lumière quelques-uns de nos textes. Enfin, il permet de communiquer entre nous plus facilement.

jeudi 30 janvier 2020

Pedro


M’asseoir confortablement sur le banc pour contempler le cerisier devant moi. Des centaines de petites fleurs blanches m’éblouissent dans le soleil. Que c’est beau ! Compter, il faut compter ! 1,2,3… 182,183… M’approcher du cerisier. Finir la branche du bas. 253,254… Contourner le tronc 352,354… Monter sur une des branches. 524,525… Se concentrer pour ne rien oublier. Finir par les branches du haut. 725,726 et 727 ! Ça y est ! 727 ! Applaudir des deux mains. Satisfaction totale !




Consigne : s'inspirer d'un texte précédent pour en écrire un plus intéressant.




Salle d'attente

La femme est assise sur la banquette bleue. Ses talons ne touchent pas le sol. Ses mains sont posées sur ses genoux, bras tendus, elle se balance d’une fesse sur l’autre. Elle se lève, va demander quand elle passe : « Encore deux personnes. » Elle revient, souffle et marmonne : « J’ai jamais vu ça ! » Elle parle au téléphone : « Va à la boulangerie, prends quelque chose à manger. » Sur son pull beige est écrit en noir : « HELLO ». Pourquoi est-ce que je pense qu’elle est gitane ?


Consigne : Écrire sur un sujet libre (micro-fiction) en 5 lignes pour l’exposition.




mardi 28 janvier 2020

Le trappeur et le lynx

Avec les deux cerfs qu’il avait tués, Marty avait assuré sa survie alimentaire pour le long hiver à venir. Au petit matin, ces empreintes dans la neige fraîche, pour son œil avisé, ne pouvaient être que celles d’un lynx, un gros mâle adulte. Elles menaient directement au piège. L’animal était là, vivant, retenu au collet par une patte arrière. Le trappeur ajusta son fusil. Le tir précis sectionna le fil piégeur. Le piège l’a épargné, je dois en faire autant se dit Marty en regardant le félin détaler sur trois pattes.

 

Consigne : 5 à 8 lignes, sujet libre.



lundi 27 janvier 2020

Les trois mouches

Trois mouches dodues flottent dans son café. Il lève avec sa petite cuillère chacune des suicidées et les dépose une après l’autre délicatement sur la corniche de la soucoupe. Il ajoute deux sucres dans son breuvage, il touille, re-touille et re-toutouille. Il hésite, il regarde autour de lui et pose ses lèvres sur le bord de la tasse. Un frisson parcourt son corps, un air de dégoût se dessine sur son visage, il se lève et dit : « il est froid, partons de cette gargote. »




Sujet libre 5 lignes







jeudi 23 janvier 2020

Tombola en danger

Ces pièces au fond de sa poche. Il les palpe, les compte du bout des doigts. juste de quoi s’offrir cette B.D dont il rêve. Il ressort de chez le libraire, l’objet tant convoité sous son bras. Il la lira cette nuit, en cachette dans son lit, à la lumière de son smartphone.
Mais c’est la recette des billets de tombola qu’il vient d’hypothéquer dangereusement !
Il faut trouver maintenant une excuse pour que le libraire accepte demain de lui reprendre la B.D et le rembourser !



Consigne : le narrateur fait quelque chose de déraisonnable, en 8 lignes.




mardi 21 janvier 2020

L'épreuve


Une intense tension lui serrait la poitrine, remontait dans sa gorge, faisait battre ses tempes.
Nul signe extérieur n’aurait pu trahir son agitation interne.
Il avait appris, il savait faire. La maîtrise, maîtriser, rester maître.
Mais là il était en apnée.
A un moment ou un autre, il allait devoir reprendre de l’oxygène.




Consigne : Décrire un état intérieur, émotionnel du personnage ou du narrateur.




Maintenant laisse-moi dormir


Tu veux savoir ce que j’ai pris.
Tu veux savoir qui prévenir.
Tu veux savoir mon nom et mon adresse.
Tu prends ma main, tu me regardes avec compassion.
Maintenant laisse-moi dormir.
Je n’ai pas envie que tu m’inspectes.
Je n’ai pas envie que tu sois gentil.
Demain, je te dirai tout peut-être.
Peut-être demain.




Consigne : Un texte où figure quelque part mais ni au début, ni à la fin « Maintenant laisse-moi dormir »

Lumière semi-divine

"Ma déesse", lui dit il amoureusement, entre deux baisers. Elle écarquille ses yeux bleus. En cette heure de la nuit, le ciel est anormalement clair. Soudain, elle se couche sur son aimé. D'elle émane une aura bleutée qui les protège. Venant du dehors, une aveuglante clarté se propage puis se retire. Ce danger passé, son corps absorbe la protectrice lueur bleutée.
"Qui es tu ?
- La fille d'une déesse et d'un mortel et surtout je suis ta petite femme, mon amour."


Consigne : sujet libre en 5 lignes. 

dimanche 19 janvier 2020

La galette

La discussion fait rage. Les avis divergent. Pourtant, au départ, ce n’est qu’une banale réflexion au sujet de la meilleure galette. Peu à peu, on s’enflamme et on en vient presque aux mains ! Les unes préfèrent celle qu’elles appellent la vraie, la brioche avec des fruits confits et le sucre.
D’autres prônent la galette à la frangipane plus savoureuse, moins sèche. Tous les arguments sont avancés : trop sucrée, pas traditionnelle, tout ça pour faire marcher le commerce...
J’assiste impuissante devant tant d’ardeur à défendre un sujet sans importance.
On m’apostrophe : « et toi qu’en penses-tu ?
- Moi ? Mais je ne mange pas de galette ! Je ne sais pas du tout ce qu’il faut en penser ».




Consigne : en 15 mn, une fiction se terminant par "Je ne sais pas du tout ce qu'il faut en penser".




jeudi 16 janvier 2020

Subitement

Cette chaleur, ce bruit, c’est insupportable !
Afin d’échapper à la fureur de la ville, Mathilde décide de se rendre dans la forêt toute proche pour y trouver un peu de fraîcheur, de calme et de silence.
Après avoir marché quelque temps, elle avise un bel arbre tout tapissé de mousse prêt à l’accueillir pour une petite halte.
Le bonheur… respirer l’air frais tout parfumé des plantes alentour, se laisser bercer par le bruissement des feuilles, le gazouillis des oiseaux, sentir sur le visage la chaleur des rayons du soleil jouant avec le feuillage. De quoi glisser lentement vers une douce somnolence.
Quand, subitement, une tronçonneuse...





Consigne : un texte intitulé "Subitement". 

La dernière personne

La foule était immense, tellement qu’on n’en voyait ni le début ni la fin. Malgré tout le silence régnait.
Élise était surprise de se trouver là, parmi tous ces gens qui se pressaient les uns contre les autres.
Elle ne s’impatientait pas.
Elle les observait et essayait d’imaginer ce qu’avait pu être leur vie. Celui -à avec sa petite moustache... il est pas mal, il a dû être très séduisant plus jeune... commerçant ? Non plutôt policier. Cette femme, jeune encore, au regard si triste, abandonnée par son amoureux ? Et cet enfant ? Seul aussi, que fait-il là ? Il devrait être à l’école ou avec ses parents ?
Ah ! On avance un peu…
Elle songeait à ce qu’elle aurait eu encore à faire, à vivre, à ceux qu’elle avait parfois négligés. C’est fou comme le temps passe vite et on en oublie les choses essentielles !
Elle n’avait jamais aimé s’éloigner de ceux qu’elle aimait (et qui peut-être l’aimaient aussi !).
Et pourtant, elle n’aurait plus l’occasion de le leur dire.
Une voix grave la tire de ses pensées.
Allez, allez, dépêchez vous, il est tard, les portes vont bientôt être fermées.
Encore une personne, la dernière pour ce soir.
Élise se faufile du mieux qu’elle le peut et passe in extremis la porte.
Ah ! c’est vous Élise, on vous attendait.
Prête pour le grand voyage dans l’au delà ?





Consigne : un texte intitulé "La dernière personne". 
 
 
 
 

L'azur

La contemplation de l'océan l'apaisait.
Restée là immobile, imprégnée par la vie qui roulait à ses pieds, tumultueuse ;
son pouls battait à la mesure du flux et du reflux de la vie océane.
Toute entière absorbée par le ressac, hypnotisée par la blancheur de l'écume,
elle baignait dans l'azur, l'unité descendait en elle.
"L éternité quoi..."


 
Consigne : un état intérieur, en 15 mn. 





Il savait qu'il allait mourir

C'était un jour de grande chaleur à Santiago !
Le ciel gris orage, si lourd, prêt à craquer, distillait cette atmosphère si particulière à cette journée ;
Un homme noir, grand, tranquille, les paupières lourdes comme le ciel, savait qu'il allait mourir.
Il se dirigea vers la varangue ou l'attendait son rocking-chair, s' y laissa couler.
C était un jour de grande chaleur à Santiago !



Consigne : première et dernière phrases identiques. 




Rencontre

Hier, je faisais mes courses au supermarché.
Toute occupée à choisir les légumes et les fruits que j’allais acheter, je sens un regard insistant posé sur moi. Je lève la tête et rencontre le regard souriant d’une dame qui me dit : « et alors ? On me snobe ? »
Intriguée, je mets en route la machine à mémoire en espérant retrouver qui est cette personne. Je réponds à son sourire et, avant que je n’aie le temps d’ouvrir la bouche, elle s’approche de moi et m’embrasse. C’est vrai je la connais, c’est son timbre de voix qui me dit quelque chose mais où l’ai-je rencontrée ? Et quand ?, si j’avais un petit indice, peut-être que…
Elle commence à me demander des nouvelles de ma famille, mais sans attendre la réponse, elle me raconte, les larmes aux yeux, que son mari est parti, que ses enfants sont tous à l’étranger, qu’elle est à la retraite et qu’elle s’occupe essentiellement de sa mère malade. Je sens bien qu’elle attend quelque chose de moi. Mais ma mémoire me fait vraiment défaut.
On pourrait se revoir me dit-elle. Tiens, je te donne mon numéro de téléphone. Tu m’appelles et on aura plus de temps pour parler du passé. A bientôt. Et elle tourne les talons…
Aujourd’hui encore je me demande à quelle occasion nous nous sommes rencontrées.



Consigne : en 15 minutes, le narrateur ne sait plus où il a déjà rencontré cette personne. 




mercredi 15 janvier 2020

L'espionne

Sa vie fut aussi intense que dangereuse.
Mensonges et manipulations conduisirent son excistence.
Les cheveux d' une rousseur arrogante,l'ame pétillante,elle n avait pas vingt ans et revait d'aventures.
Pour déserter l'ennui,elle s'enfuit de son gris pays.La vie la conduisit vers des rencontres improbables.
Alors ,elle rencontra des hommes toujours élégants.Certains la séduisirent.
On lui confia des missions délicates vers des destinations secrètes.
Travaillait elle pour le F B I?Certaines fois pour la C I A?
Meme lorsque la vie l abandonna à l anonymat son enfant ignorait tout de la vie de cette mère .

christiane

consigne:la vie entière d un personnage fictif en 8 lignes
hors atelier

c 'est pas mal ici

Un homme de type germanique, profil anguleux, regard clair , la soizantaine, était assis dans le patio.
Il régnait en maitre,il était chez lui aurait on pu penser si ce lieu n'avait pas été celui d une villégiature.
La vivacité du regard nous pénétra,une certaine dureté s' en dégageait,deux très jeunes filles se tenaient tout près de lui.

L' une caressait ses cheveux,  indolente et presque maternelle,l'autre lui parlait avec cependant un léger recul dans la posture.Un certain trouble se dégageait.
L 'homme nous salua ,évoqua différentes destinations et finit son monologue par ces paroles :c' est pas mal ici, c est pas mal ici....
Je ne sais pas du tout ce qu 'il faut en penser..

mardi 14 janvier 2020

Une folie

C’est de la folie ! Juliette s’émerveille devant la magnifique bague que Charles vient de passer à son doigt pour leurs fiançailles. Les convives se pressent pour admirer le bijou. A son tour la future belle-mère scrute la bague. "Charles, rejoignez moi au salon !" lance-t-elle à son fils, sur un ton glacial. "Vous connaissez déjà mon opinion sur cette union mais comment avez vous pu acquérir un tel joyau, avec un emprunt je suppose ? C’est de la folie !"




Consigne : un texte qui commence et se termine par la même phrase.

Je ne sais pas du tout...


Les incendies en Australie, c’était l’inorganisation des pompiers. La réforme des retraites qui n’aboutissait pas, c’était un complot de la C.G.T et des gilets jaunes. Les voix des femmes qui s’élevaient contre l’oppression masculine, c’était la faute au retour de l’ordre moral. L’augmentation du prix du timbre-poste, il l’imputait à la baisse de productivité des postiers.

Puis ce jour-là, à l’heure du déjeuner, l’inconcevable vint mettre en péril ses certitudes :
un cheveu dans son gratin dauphinois.
« Je ne sais pas du tout ce qu’il faut en penser. »





Consigne : un texte qui se termine par "Je ne sais pas du tout ce qu’il faut en penser."



Après Alès

Après Alès, c’est l’aventure.
Les petites routes qui courent et serpentent à travers la nature sauvage, préservée. Image d’Épinal de la France profonde – autrement dit par Marijo, la première fois que je l’ai entrainée dans cette expédition : « le trou du cul du monde ! ».
Pour l’heure je suis seule, entre le plaisir de la découverte et l’appréhension de m’égarer avant d’atteindre un lieu pas même indiqué sur la carte routière. J’ai un plan avec des noms charmants : Saint André de Lancize, Les Ayres, le col de Pendedis, La Croix des Vents. Voyage inaugural vers… ? Vert.
Ce qui domine.
Le vert, les verts plutôt. Je pense à un aquarelliste qui devrait déployer un nuancier immense ; les courbes, les reliefs, parfois accentués par un balancement venteux, à la fois dans la douceur et dans la densité ; la nature dans laquelle je pourrais me noyer, la nature qui me bercerait dans ses bras sans limites.




Consigne : fiction de 8 lignes où la nature occupe une place importante.








samedi 11 janvier 2020

Anton Milovic

D’Anton Milovic, on ne connaît avec certitude que sa date et son lieu de naissance, le 12 avril 2047 à Zagreb.
Ce scientifique qui a consacré sa vie à la recherche, disparaît mystérieusement à Stockholm, le 5 décembre 2097, à la veille de recevoir le prix Nobel de médecine. Il est le premier chercheur a avoir isolé et modifié le gène du vieillissement et de la mort chez l’être humain.


*


La veille même de sa consécration, Anton eut une révélation apocalyptique : sa découverte sur l’immortalité n’était pas un bienfait mais un grand malheur pour l’espèce humaine. Les puissants de ce monde s’en empareraient et régneraient en tyrans sur le reste des humains restés mortels. Alors, il déclencha à distance la destruction de ses recherches et prit la fuite dans le plus grand secret.





Consigne : 1er texte : Raconter en 5 lignes la vie entière d’un personnage fictif - 2d texte : fiction de 8 lignes avec le personnage créé précédemment.









vendredi 10 janvier 2020

Précieuse nature

De retour d’Amazonie, Cédric visionne avec son fils Raphaël, dix ans, les vidéos capturées au cours de sa mission. « Tu vois là, j’escalade le tronc de ce noyer, pour poser au sommet de l’arbre, à trente mètres de hauteur, le nid artificiel que nous avons confectionné pour les aigles. Ce sont des harpies féroces, une espèce quasiment disparue à cause de la déforestation. Et là, deux mois après, c’est l’aiglon avec ses parents ! notre plan a fonctionné ! La nature est en danger, nous devons y veiller et la protéger ! »
D’admiratif, Raphaël devient soudainement grave : « Il a bien de la chance ce poussin ! Toi tu t’occupais de lui et nous ici, on tremblait sous les orages et les inondations. »


Consigne : en 8 lignes un texte où la nature occupe une place importante. 



"Même pas vrai"


« Même pas vrai ! » s’écria Florence avec une voix haut perchée qui essayait d’imiter sa mère. Stéphane, son père, faisait la cuisine en écoutant d’un air distrait sa fille qui jouait dans le salon.
La poupée Barbie qu’elle tenait dans la main droite faisait face à Ken dans sa main gauche.
« Tu es un vilain, tu ne dis pas la vérité !
»
Barbie s’agitait tandis que Ken restait immobile à écouter. 
« Tu vas nous abandonner, je veux que tu restes avec nous à la maison. »
Stéphane s’arrêta net, s’approcha de sa fille et la prit dans ses bras.
« Mais qu’est-ce que tu racontes, tu sais bien que Ken n’abandonnera jamais Barbie !
- Même pas vrai ! »



Consigne : texte de 8 lignes qui commence et se termine par la même phrase.