Présentation

L’Atelier d’écriture de Solliès-Pont a commencé en septembre 2018 à l’initiative de Tristan Choisel, auteur de théâtre et de chansons. Pourquoi ? Pour s’initier à l’écriture de formes brèves (nouvelles, saynètes…), pour perfectionner son style ou pour simplement explorer son potentiel créatif. Nous sommes sept à partager nos textes dans la bienveillance, un peu d’humour et toujours avec beaucoup de plaisir. L’association « L’Atelier de Solliès-Pont » abrite cette initiative et vous pouvez nous rejoindre si, comme nous, vous avez l’âme d’un écrivain amateur.

Ce blog est la mémoire de notre travail. Il sert à mettre en lumière quelques-uns de nos textes. Enfin, il permet de communiquer entre nous plus facilement.

samedi 6 juin 2020

Automate ?

Je dois au confinement la découverte de ce petit sentier ignoré jusque là et pourtant tout près de chez moi. Longé d’amandiers sauvages, il serpente à travers la colline. Il a été mon lieu privilégié lors des fameuses sorties quotidiennes autorisées. Je n’y ai jamais croisé âme qui vive. J’aime à y retourner. Ici la campagne regorge de parfums : senteurs sucrées des eleagnus, des pittosporums et même du jasmin en fleurs, évaporées des haies des maisons alentours.
Aujourd’hui, juste après le premier virage, une femme de dos, à quatre mètres devant moi tout au plus. A distance, je l’observe. Elle est grande, les échancrures de son tee-shirt dévoilent de larges épaules de lutteuse. Son knicker ajusté habille de longues cuisses. Des genoux aux chevilles, la peau nue des mollets est lisse, ambrée, tendue sur des muscles apparents. Sa verticalité m’impressionne : le dos parfaitement plat, les bras raides le long du corps, arrimés aux hanches, les mains plaquées sur ses cuisses. Aucun mouvement de tête, des oiseaux volettent au dessus d’elle. Indifférente, elle avance. J’imagine son regard fixe, droit devant elle. Aurait-elle des œillères ? La cadence réglée de ses pas relève de l'automate.
Jamais un relâchement du dos, un regard sur le côté. La nuque reste tendue. Elle s'enfonce dans l'air. De tout son corps, seules les jambes et les pieds sont en mouvement.
Qui est le marionnettiste qui tire sur le fil au dessus de sa tête et la projette ainsi mobile et immobile à la fois ?





Consigne : fiction 5 à 10 lignes hors atelier
décrire la première personne croisée dans la rue, que l'on ne connait pas du tout, après lecture du mail






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