Présentation

L’Atelier d’écriture de Solliès-Pont a commencé en septembre 2018 à l’initiative de Tristan Choisel, auteur de théâtre et de chansons. Pourquoi ? Pour s’initier à l’écriture de formes brèves (nouvelles, saynètes…), pour perfectionner son style ou pour simplement explorer son potentiel créatif. Nous sommes sept à partager nos textes dans la bienveillance, un peu d’humour et toujours avec beaucoup de plaisir. L’association « L’Atelier de Solliès-Pont » abrite cette initiative et vous pouvez nous rejoindre si, comme nous, vous avez l’âme d’un écrivain amateur.

Ce blog est la mémoire de notre travail. Il sert à mettre en lumière quelques-uns de nos textes. Enfin, il permet de communiquer entre nous plus facilement.

lundi 21 novembre 2022

La route

En route ! criait mon père. C’était le signal du départ en vacances. Nous devions être prêts à monter dans la voiture dès qu’il le disait. Nous, les enfants, l’étions depuis longtemps au risque de susciter sa colère mais notre mère elle, se faisait attendre. Le rituel était toujours le même, elle retournait une fois encore dans la maison, vérifier qu’elle avait bien tout fermé. Dés qu’elle apparaissait sur le seuil, mon père mettait le contact. Elle s’installait à coté de lui, vérifiait que nous, ses trois enfants étions bien là. Moi, j’étais coincée à l’arrière entre mes deux frères. Pas question d’avoir droit à la place près de la vitre… c’étaient eux qui décidaient, et je ne contestais pas. De toute façon, ça n’aurait servi à rien, j’étais une fille et de plus, la »petite ». De la route, je ne voyais jamais rien.

Durant le trajet, il y avait comme deux mondes, celui des adultes à l’avant qui bavardaient, et celui des enfants à l’arrière comme si une cloison de verre nous séparait. Quand parfois je m’endormais et que je m’appuyais sur l’un de mes frères, il me repoussait d’un coup d’épaule et me réveillait. Mais je n’ai pas oublié la chaleur de leur corps, leurs petites querelles, les emportements de mon père qui animaient un trajet qui me paraissait bien ennuyeux.

Chaque été de mon enfance ce fut le même rituel. C’est la route qui changea, elle s’agrandit, devint une autoroute, et bientôt, dans la voiture, nous ne fûmes plus que quatre, puis trois… Nos routes peu à peu se séparèrent.







Anne



Consigne : texte libre (sur le thème du mois choisi par l'autrice).

 

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