Présentation

L’Atelier d’écriture de Solliès-Pont a commencé en septembre 2018 à l’initiative de Tristan Choisel, auteur de théâtre et de chansons. Pourquoi ? Pour s’initier à l’écriture de formes brèves (nouvelles, saynètes…), pour perfectionner son style ou pour simplement explorer son potentiel créatif. Nous sommes sept à partager nos textes dans la bienveillance, un peu d’humour et toujours avec beaucoup de plaisir. L’association « L’Atelier de Solliès-Pont » abrite cette initiative et vous pouvez nous rejoindre si, comme nous, vous avez l’âme d’un écrivain amateur.

Ce blog est la mémoire de notre travail. Il sert à mettre en lumière quelques-uns de nos textes. Enfin, il permet de communiquer entre nous plus facilement.

lundi 19 février 2024

Incertitude

 Je suis glacée. Est-ce la mort qui approche ? Je finis par penser n’importe quoi. Je dois voir trop de films d’horreur. Dans la vraie vie, la mort ne sonne pas à la porte pour s’annoncer. Parfois, pas le temps de se retourner.

Pourtant, je suis glacée et en été c’est vraiment étrange. J’ai l’impression que je me suis vidée de mon sang. Mais où est-il passé ? Je suis sûre que mon cœur bat puisque je pense. Ou bien je suis déjà morte et ma pensée continue à cheminer. Si c’est le cas, je vais peut-être revenir à la vie. Ce qui est curieux, c’est ce froid. Un sidérant signal d’alarme m’accapare m’empêchant de réaliser que je ne peux plus bouger ni même ouvrir les yeux. Je le découvre avec effroi progressivement.

Mais que m’est-il arrivé ? Il faut que je me concentre pour sortir en priorité de cette sensation glaciale.

Si je ne reviens pas à la vie, il faudrait au moins que je sache ce qui m’a tuée, je partirai moins bête ! C’est important, très important. Se concentrer et réunir le peu de force qui me reste pour faire jaillir les souvenirs. Je crois qu’ils ne gèlent pas si on les entretient.

Je sens que cela remonte.

Ils sont informes, un vrai magma. Encore un effort, je ne veux pas mourir sans savoir.

Bien, je sens que cela se précise. Patience...

Oui, Je me souviens, j’avais rendez-vous avec Auguste pour aller au cinéma voir « Anatomie d’une chute ». C’était un beau soir d’été, un peu frais. Je marchais d’un bon pas, le sourire aux lèvres. Revoir Auguste et aller au cinéma me réjouissait et j’aimais contempler la Seine depuis le pont.

Et là, j’y suis, j’ai vu un énorme camion qui dérapait et arrachait tout sur son passage, y compris les barrières du pont. Puis le fracas monstrueux, le choc fracassant. Je tombe, je tombe de haut, de très haut. La chute, le fleuve glacé, puis plus rien.

Cette fois je peux mourir.





Consigne de l’atelier du 02/02/24 : Incipit : « Je suis glacée »

Catherine

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