Présentation

L’Atelier d’écriture de Solliès-Pont a commencé en septembre 2018 à l’initiative de Tristan Choisel, auteur de théâtre et de chansons. Pourquoi ? Pour s’initier à l’écriture de formes brèves (nouvelles, saynètes…), pour perfectionner son style ou pour simplement explorer son potentiel créatif. Nous sommes sept à partager nos textes dans la bienveillance, un peu d’humour et toujours avec beaucoup de plaisir. L’association « L’Atelier de Solliès-Pont » abrite cette initiative et vous pouvez nous rejoindre si, comme nous, vous avez l’âme d’un écrivain amateur.

Ce blog est la mémoire de notre travail. Il sert à mettre en lumière quelques-uns de nos textes. Enfin, il permet de communiquer entre nous plus facilement.

mardi 27 février 2024

L’escalator

Je viens d’être nommé directeur du personnel des ventes des Galeries Lafayette, boulevard Haussmann à Paris, au grand dam de mon collègue Daniel, pressenti pour le poste, mais mon assurance, mon dynamisme et mon projet de réorganisation ont séduit le grand patron qui n’a pas hésité une seconde à me confier ce rôle et le salaire qui va avec.

J’ai demandé à ma nouvelle secrétaire, que j’ai choisi pour ses talents de rédactrice mais aussi pour ses mensurations, de convier tout le personnel des ventes, à l’heure de la fermeture du magasin, dans la salle des conférences, afin de leur expliquer la nouvelle organisation que je vais mettre en place.

« Vingt-deux heures, est-ce une heure bien raisonnable pour réunir le personnel ? », me dit-elle et à mon regard froid elle comprend que mes ordres ne doivent pas être discutés et qu’elle n’est pas payée pour réfléchir. Sans attendre ma réponse, elle prévient tous les employés commerciaux que leur présence à cette réunion est obligatoire.

C’est donc d’un pas décidé que ce soir-là, j’arrive avec quelques minutes de retard pour être sûr que tout le monde sera présent. Il règne une ambiance bonne enfant malgré l’heure tardive et le silence s’installe progressivement lorsque je commence à expliquer comment l’organisation des ventes devra se dérouler dès la semaine prochaine. Je finis mon discours satisfait en les informant que dès demain, ils ne devront plus emprunter l'escalator pour se rendre dans les sept étages que compte le magasin. « En effet », leur dis-je, « l’escalator sera désormais réservé pour les clients et prendre les escaliers pour parcourir les 45 000 m2 du magasin vous sera profitable. »

Comment aurais-je pu imaginer que cette ultime mesure qui me paraissait anodine et mise en place pour leur santé physique me rendrait impopulaire auprès de l’ensemble du personnel et me coûterait mon poste quelques semaines plus tard ?


Michèle

Consigne : en quinze lignes, un texte dont le titre est « l’Escalator »

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