Présentation

L’Atelier d’écriture de Solliès-Pont a commencé en septembre 2018 à l’initiative de Tristan Choisel, auteur de théâtre et de chansons. Pourquoi ? Pour s’initier à l’écriture de formes brèves (nouvelles, saynètes…), pour perfectionner son style ou pour simplement explorer son potentiel créatif. Nous sommes sept à partager nos textes dans la bienveillance, un peu d’humour et toujours avec beaucoup de plaisir. L’association « L’Atelier de Solliès-Pont » abrite cette initiative et vous pouvez nous rejoindre si, comme nous, vous avez l’âme d’un écrivain amateur.

Ce blog est la mémoire de notre travail. Il sert à mettre en lumière quelques-uns de nos textes. Enfin, il permet de communiquer entre nous plus facilement.

mercredi 2 mars 2022

L'hospitalité n'est pas un crime

"J’y suis pour rien, c’est pas moi qui l’ai tué." Il soutenait le regard du juge, et ça, ça, ne lui plaisait pas au juge. Un regard clair, éblouissant d’innocence, un sourire désarmant. Ce sourire, il le lui fera payer le juge.
"Vous pouvez pas m’accuser ! Je suis pacifiste ! Je vous le répète : je n’aime pas les armes. Mon unique tort d’après vous, c’est d’avoir offert l’hospitalité de mon cabanon à ce gars ? Mais l’hospitalité n’est pas un crime !
Vous croyez que je l’ai invité peut-être ? Si quelqu’un arrive, vous dit : j’ai besoin de toi, vous allez le mettre sur le grill ? Lui faire réciter le catéchisme ? Il me l’a demandé, je l’ai fait, point final.
Vous croyez que c’est prévisible, que c’est un choix ? Ça se démontre pas, ça se décide pas, ça se fait, c’est tout !"
La justice n'aime pas beaucoup les rebelles. Il n'y avait pas de dialogue possible. Il appliquait la loi de la république le juge.
Le verdict tomba : "Délit d'hospitalité"


***



Le magistrat le traitait de provocateur. Le rapport d’enquête le démontrait bien.
C’est vrai qu’il s’était bien payé leur tête des policiers quand ils avaient perquisitionné chez lui. Il leur avait conseillé une sieste littéraire, histoire de se cultiver un peu. C’était bien noté ça.
"Allez allongez vous un moment, un peu de lecture ne vous fera pas de mal", qu’il leur avait dit.
Des livres, c’est pas ça qui manquait chez lui, du sol au plafond et même les cinq volumes de Lénine, ça les avait un peu découragés. Heureusement qu'ils avaient fini par dénicher quelques journaux du FLNC dans tout ce fatras, entre un buste de Marx et un de Mao.
Tout était consigné. Tout l’accablait.


***


Quand on le ramena dans sa cellule, une rage sourde s’empara de José !
"Délit d’hospitalité !" Vous me la recopierez celle là ! C’est la loi de la République ça ? Elle est belle votre république !
Le juge appliquait la loi quand José obéissait à des règles ancestrales. Sur son île, l’hospitalité était une coutume inscrite dans cette terre tellurique. Tout le monde la respectait. Personne n’aurait eu l’idée de la trahir.
Beaucoup de légendes racontaient des histoires de pétrification , de bannissement de la communauté pour avoir refusé sa bergerie. L’esprit de José était en ébullition, le mauvais oeil le poursuivait. Il n’allait tout de même pas faire appel à un mazzeri, un de ces sorciers corses qui avec trois formules magiques et trois grigris lui enlèverait la guigne ?
Non, c’était un rationaliste, un comité de soutien lui serait plus utile.




Christiane

Consigne : en trois parties.

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