Hubert ne sois pas triste ! Je te dois des explications. Tu n’es qu’un personnage, tout comme Rose et Marcel. Je vous ai planté, telles de petites graines dans mon imaginaire. Tu éprouves déjà le sentiment d’abandon avec la perte de ton ami, je ne peux te laisser ainsi.
Je suis née, il y a fort longtemps, à St « Hubert ». un quartier dans une ville méditerranéenne. Mes parents avaient fait construire une villa juste un an avant ma naissance. Les travaux étant finis, mon père a conçu le jardin. Il a délimité de grands rectangles bordés de briques rouges. Il y a planté des arbres fruitiers : abricotier, prunier, figuier, citronnier, néflier, amandier, olivier. Il a aussi organisé des espaces pour les légumes : tomates, poivrons rouges... Nous les faisions sécher au soleil sur des draps. Il plantait aussi des fleurs : lantana, arômes, gueules de loup, mimosa et bien sûr les « Roses ». Tous les soirs, il arrosait en « Marcel »
A cette époque, le ventre de ma mère s’arrondissait. Délicieux moments de partage de corps avec elle. J’ai ainsi grandi dans ce jardin, mon frère jumeau. Comprends-tu mieux ton personnage Hubert ? Tu viens de ces souvenirs, tout comme Rose et Marcel.
Magie de l’écriture ! Subtil équilibre entre réel et imaginaire, spontanéité et travail d’orfèvre, inattendu et vieux projets... Le plaisir de l’écriture est d’assister au jaillissement des mots. Une source où il fait bon se rafraîchir et s’hydrater. Un je ou jeu très amusant car on ignore tout de ce qui va se produire. Il suffit de laisser l’eau s’écouler. Le souci c’est que des liens se tissent avec les personnages. Ils s’imposent sans crier gare. Ils en veulent toujours plus. Continuer à exister ! Pour qui ? Pourquoi ? Cela n’a pas d’importance. Ils espèrent mener leur propre vie.
Comprendre ton identité et tes origines devrait t’aider à avancer, Hubert. Certes Marcel n’est plus. Tu ne peux pour autant rester planté au milieu des jardins partagés, avec ton râteau, ta bêche et ton plantoir. Réagis ! Tu as du travail. Continue à t’occuper de la parcelle de Marcel, comme s’il te surveillait de là-haut. Ne t’inquiète pas ! Ce sera peut-être ton tour de conseiller un jardinier inexpérimenté.
Consigne
- Une fiction en trois parties de 10 lignes au maximum chacune (séparées par un astérisque ou deux sauts de ligne). Le changement de partie peut être l'occasion d'une ellipse de temps, ou changement de personnage, ou changement de lieu, ou autre, peu importe, pourvu que l'ensemble constitue bien une fiction, avec une progression de la première à la troisième partie.
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