Présentation

L’Atelier d’écriture de Solliès-Pont a commencé en septembre 2018 à l’initiative de Tristan Choisel, auteur de théâtre et de chansons. Pourquoi ? Pour s’initier à l’écriture de formes brèves (nouvelles, saynètes…), pour perfectionner son style ou pour simplement explorer son potentiel créatif. Nous sommes sept à partager nos textes dans la bienveillance, un peu d’humour et toujours avec beaucoup de plaisir. L’association « L’Atelier de Solliès-Pont » abrite cette initiative et vous pouvez nous rejoindre si, comme nous, vous avez l’âme d’un écrivain amateur.

Ce blog est la mémoire de notre travail. Il sert à mettre en lumière quelques-uns de nos textes. Enfin, il permet de communiquer entre nous plus facilement.

samedi 30 janvier 2021

Camille

Ce soir là, Camille venait de me parler deux heures d’affilés d’un ton exalté. Son esprit bouillonnait, ses paroles fusaient par association d’idées, des illusions de la mémoire. Tandis que de sa main gauche, elle ébouriffait à intervalles régulier sa belle chevelure brune bouclée, sa main droite piochait dans le paquet épicé et doré de Camel, vérifiant de façon obsessionnelle que sa réserve délicieuse ne s’épuisait pas dans son sac à main.
Retranchée dans sa tour d’ivoire enfumée, arrogante, elle était inatteignable. Dans son beau regard noir égaré, quelques fulgurances sauvages émergeaient derrière le halo de sa fumée. Son doux sourire se changeait subitement en un rictus acide.
Depuis si longtemps elle braconnait le bonheur sans entrave, retournait sa vie dans tous les sens, ses amours étaient en pointillés, elle ne s’attardait jamais dans un job. Elle n’emprisonnait pas son argent, elle le flambait.
C’était une jolie femme charismatique, aussi impertinente que fantasque. Elle portait du haut de ses cinquante ans, une jupe et un foulard indiens, des bagues marocaines, témoins de cette époque insouciante ou elle avait bourlingué avec son amie. Sa silhouette était encore celle d’une adolescente.
Mais depuis quelques semaines son humeur changeait si vite encore qu’elle nous déroutait.
C’était la fin du jour, ivre de paroles, elle se leva chancelante pour rentrer enfin chez elle.



Consigne : portrait d'un personnage tiré de l'un des deux textes précédents.  
 
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.