Présentation

L’Atelier d’écriture de Solliès-Pont a commencé en septembre 2018 à l’initiative de Tristan Choisel, auteur de théâtre et de chansons. Pourquoi ? Pour s’initier à l’écriture de formes brèves (nouvelles, saynètes…), pour perfectionner son style ou pour simplement explorer son potentiel créatif. Nous sommes sept à partager nos textes dans la bienveillance, un peu d’humour et toujours avec beaucoup de plaisir. L’association « L’Atelier de Solliès-Pont » abrite cette initiative et vous pouvez nous rejoindre si, comme nous, vous avez l’âme d’un écrivain amateur.

Ce blog est la mémoire de notre travail. Il sert à mettre en lumière quelques-uns de nos textes. Enfin, il permet de communiquer entre nous plus facilement.

mercredi 27 janvier 2021

L'heure bleue

Elle trouvait refuge chaque hiver dans une cabane au milieu de l’immensité glacée, à quelques mille kilomètres du pôle nord, là-bas en Norvège. Cela faisait dix ans qu’elle explorait l’Arctique. Elle s'y était entraînée. L’hiver, c’était un crépuscule permanent : la nuit polaire. Souvent, elle partait à l’heure bleue, vers midi, une légère clarté l’accompagnait, puis à trois heures les ténèbres revenaient. Elle prenait la piste vers ce glacier qui l’aimantait. La magie givrée opérait. Ce jour-là, elle partit un peu plus tard dans l’après-midi. Elle suivit scrupuleusement la piste mais un vent mauvais se leva, la surprit de face. Des tourbillons neigeux venaient se coller à ses lunettes, brouillaient sa vue. Elle eut froid, de plus en plus froid. Dans la solitude et le silence de cette nuit d’encre, soudainement la tristesse l’envahit. Cent jours qu’elle n’avait pas vu le soleil. Elle se résolut a rentrer, mais au moment ou elle allait rebrousser chemin elle remarqua une masse mouvante devant elle, qui apparaissait, disparaissait dans le halo de sa lampe frontale. Une vision fugitive, peut être le fruit de son imagination embrumée. Puis elle devina les contours de la fourrure blanche sur le blanc de la neige, finit par distinguer le museau noir qui humait l’air, puis le vit avancer vers elle avec la souplesse d’un félin. Elle se figea devant l’ours blanc, n’essaya même pas de sortir sa fusée éclairante pour l’effrayer.
Elle ne lutta pas dans la nuit polaire.



 
Consigne : dans l'obscurité. 
 
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.