Voilà cinq heures qu’ils sont sous l’eau. Les marins pompiers sont arrivés en zodiaque après mon appel. Ils me questionnent :
- A quel endroit les avez-vous quittés précisément ? Étaient-ils toujours en cordée ?
- Je les ai laissés lorsqu'ils s’enfonçaient toujours en cordée dans un gros rocher aux formes bizarres, près des îlots du Rascas. Le rocher a semblé se refermer derrière eux.
Plongeurs et sauveteurs brevetés, sur l’ordre du commandant, plongent à la recherche de mes amis. Le commandant, tout en suivant les opérations, me demande le déroulement de notre randonnée palmée.
- Nous déambulions au-dessus de la prairie d’herbiers de posidonies, là où le poulpe relâché pianote sur le rocher rouquin. Puis le rambou avec le sar rappeur nous ont rejoints, rattrapés par le ballet hip-hop de girelles jaunes striées de bleu. Les hippocampes trompetant avec leurs longs nez nous ont dirigés sur un air de salsa vers un chœur de castagnoles qui nous a poussés vers les profondeurs. Envoûtés par ce curieux chant nous avons suivi un mérou brun qui nous a acheminés à l’aplomb d’une structure rocheuse venue d’un autre monde. Là, j’avais des maux de sinus et d'oreilles insupportables, je suffoquais, je faisais des signes sans succès à mes amis, je me suis détachée de la cordée et je suis remontée à la surface.
- Quelle surprenante randonnée ! avez-vous rencontré d'autres plongeurs durant votre chimérique plongée ?
- Commandant, je vous assure que je n’ai pas fumé un joint, mais Poséidon avec son trident est la dernière personne que j’ai vue.
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