Méli-Mélo

Elle ouvre son armoire. Et c’est un tsunami, ça jaillit, ça dégringole, le propre, le sale, les habits qu’elle portera demain, ceux qu’elle n’a plus portés depuis… depuis quand déjà ?

Le pire : la bibliothèque en pin et ses étagères en surcharge pondérale. Un monticule de journaux encore sous plastique,  le courrier ouvert mêlé aux enveloppes fermées derrière quelques portraits de famille en équilibre précaire, un code du travail obsolète, une aquarelle figurant  un phare qui voudrait prévenir d’un écueil inévitable, les livres lus, pas lus, ou entamés et délaissés. Elle soulève une pile, maladroitement, et c’est la chute intégrale : Camus bouscule Agatha Christie qui dégomme Françoise Sagan. Il n’en reste plus qu’un sur l’étagère, tout neuf, intact.  Elle le prend. Le bandeau indique un best-seller, elle chausse ses lunettes : « La magie du rangement ». Son regard s’illumine.

Consigne : En 15 mn la narratrice se plaint d’une habitude qu’elle a et dont elle n’arrive pas à se défaire.